Lorsque j'ai entrepris de proposer aux lecteurs de plonger avec moi à la découverte du monde des Croisades, j'ai dès l'origine conçu ce projet de façon globale. Bien que les romans d'Ernaut en constituent la colonne vertébrale pour le moment, j'espère arriver à donner principalement vie à l'univers que j'ai imaginé pour les accueillir : Hexagora. Pour ce faire, je m'appuie entre autres sur les textes courts Qit'a, publiés sur ce site chaque mois.
Qu'il s'agisse de l'enfance de protagonistes de premier plan, d'aventures de personnalités secondaires ou de scènes glanées autour d'un fil conducteur original, je tente à chaque fois de rendre plus palpable la réalité dans laquelle se meuvent mes héros, qu'elle soit moins monolithique et plus complexe. Je pense que c'est aussi l'occasion de densifier les personnages en enrichissant leur caractérisation première de détails annexes (voire de révélations sur leur nature profonde).
Je m'efforce également de lister les sources scientifiques qui ont alimenté mon texte ou les processus sociaux et historiques à l’œuvre en arrière-plan. Attention, il s'agit bien pour moi de faire un travail romanesque de fictionnalisation, mais cela ne me parait nullement en opposition avec une ambition de vérité. Du moins telle que je peux l'esquisser en un paysage vraisemblable selon mes connaissances et l'agencement que j'en fais.
Depuis plusieurs mois désormais je travaille à la conception d'une chaîne de production du livre qui ne s'appuie que sur des outils libres. Mon but est de faciliter la production et le suivi technique des ouvrages pour de petites structures ou des auteurs indépendants. Bien évidement, je me sers de mes propres travaux comme terrain d'expérimentation. Cet article propose de faire une synthèse basée sur celle que j'ai faite pour un atelier au Capitole du Libre 2016.
Travaillant depuis plusieurs mois avec les personnes de Framabook à la publication de mes textes sous licence libre, j'ai décidé de refaire un site plus complet qui accueillera également les romans.
Sa mise en ligne correspond au versement de tous mes textes de l'univers Hexagora sous une licence libre Creative Commons BY-SA.
Pour ceux qui ne connaissent que peu ou mal le monde du droit d'auteur, cela signifie que je renonce volontairement à définir ce que je produis comme ma propriété exclusive, et que j'accorde de façon officielle et légale, a priori, à chacun le droit de faire ce qu'il veut de mes textes, pour autant qu'il accorde cette même liberté à ce qu'il engendrera à son tour. Oui, vous pouvez copier, partager, adapter, réécrire mes textes, autant que vous le voulez, ils sont à vous, à tous. Je m'oppose en cela à ce qu'on définit traditionnellement comme “droit d'auteur” et qui se révèle souvent n'exister que le temps de le confier en exclusivité à un éditeur.
Une des plus grandes difficultés dans la rédaction d’enquêtes se déroulant dans une période historique précise de notre passé consiste à trouver l’équilibre entre le souci documentaire et l’intérêt du récit. Il me semble qu’il est essentiel de bien connaître la société qu’on entreprend de dépeindre, depuis ses aspects les plus triviaux jusqu’aux grands courants intellectuels qui pouvaient la traverser. Ceci afin de puiser aux sources mêmes des idées d’intrigue qui ne soient pas artificiellement plantées dans un décor, aussi clinquant soit-il.
« Le passé lointain inspire le sens et le respect des différences entre les hommes, en même temps qu’il affine la sensibilité à la poésie des destinées humaines » - Marc Bloch1)
J’ai nommé l’univers que j’essaie d’évoquer à travers mes écrits « Hexagora », du grec hexa, six (allusions à la théorie des six degrés de séparation) et agora, assemblée. Le terme créé évoque donc à la fois les entrelacements de destins au sein d’un lieu défini, et une communauté culturelle dont le coeur est, pour l’essentiel, autour de la Méditerranée, d’où le choix d’un terme issu du grec.